La mère des batailles philosophiques est bien celle qui confronte le réalisme à l’idéalisme. D’un côté, on y soutient l’existence inaccessible et indémontrable du monde extérieur à la conscience (y compris notre propre corps) et, de l’autre, on prétend que tout l’univers se réduit à notre état de conscience, au prix de la « monstruosité » solipsiste. Et si le solipsisme n’était pas une horreur métaphysique, mais une simple position, une étape dans la réflexion, que l’on peut dépasser ?
« Homme, te figures-tu être par aventure, autre chose qu’un point dans l’aveugle nature ? […] J’admire ton néant inouï s’il suppose qu’il est par l’infini compté pour quelque chose ! » – Victor Hugo
Daphné est une gamine de douze ans (bientôt treize), plutôt délurée et espiègle, le genre « à l’aise dans ses baskets ». Son « tonton » apparaît comme un sympathique quadragénaire, fort cultivé et philosophe à ses heures. Entre ces deux personnages, vont se dérouler des dialogues philosophiques à la mode Antique, au cours de cinq « promenades », qui permettront à Daphné d’aborder et de comprendre tous les secrets de la métaphysique. Dans ces dialogues, pimentés d’humour et de taquineries, les notions les plus sérieuses seront abordées et les théories philosophiques les plus complexes seront expliquées avec grande clarté.
En lisant ces dialogues, vous découvrirez avec Daphné, que tout n’est qu’illusion : angoissante vérité existentielle ou thématique pour intellectualiser vos soirées entre amis ? Ce sera à vous de choisir.
Loin de la philo rébarbative de nos années lycée, l’auteur réussit à nous amuser et nous instruire en même temps. On a là un petit livre, mais qui comporte un grand potentiel de réflexions. Expliquer la métaphysique comme à un enfant de 12 ans. C’est le pari qu’a fait l’auteur. Et il semble bien l’avoir réussi !